Réserve naturelle nationale de Conat

Réserve Naturelle de Conat © David Morichon/RNNConat
Géologie
La plaine de Prades est une extension du domaine méditerranéen. Son seuil est à Marquixanes. Elle se termine aux gorges de Villefranche-de-Conflent, qui entaillent spectaculairement la barre du Mont Coronat venant de l'ouest. L'oeil glisse le long de son versant nord, le bac, si abrupt… la réserve naturelle est là !
Le bac du Coronat est fait d'un bloc de calcaire dix fois plus ancien que les Pyrénées. Usée, crevassée, la grande architecture blanche résiste mais cède des monceaux d'éboulis. Les falaises soulignent la rupture entre les vastes entablements dégagés du sommet et la forêt de pin sylvestre qui, à Conat, occupe presque toute la pente. Être la seule montagne calcaire, au cœur des massifs cristallins d'un pays catalan refuge d'endémisme, procure au Coronat tout son intérêt.
Patrimoine naturel
La réserve de Conat est la dernière venue au sein de la Fédération des réserves naturelles catalanes. Ses trésors sont moins connus que ceux de ses sœurs. Elle a été créée pour préserver un fragment de ce paysage austère, une flore et une faune caractéristiques d'un climat supraméditerranéen teinté de continentalité, dont la sécheresse est accentuée par la perméabilité du substrat : les espèces méditerranéennes atteignent sur le Coronat des records d'altitude.
Le contraste est grand entre le plateau sommital aride et le versant nord ombragé. Le premier, semé de landes et de pelouses, a des affinités avec les Causses du Massif Central ou les Alpes dauphinoises que l'œdipode caussenarde (criquet) et le genêt ailé du Dauphiné énoncent clairement ! C'est aussi l'habitat du papillon l'azuré du serpolet. Le second alterne des versants est, couverts de landes, et des versants nord où le pin sylvestre cède parfois devant la hêtraie et la sapinière.
Les falaises en bonne exposition sont le domaine du crave à bec rouge, à l'occasion de l'aigle royal. Les parois plus humides accueillent la ramondie des Pyrénées (Ramondia est le seul genre en Europe d'une famille confinée au domaine tropical). Les pieds de falaises, les éboulis, hébergent l'ancolie des Causses, l'æthionème des rochers (plante hôte de la rare piéride de l'æthionème), la campanule à belles fleurs…
Ces richesses proviennent de la rencontre d'évènements tectoniques, climatiques, des aléas de l'évolution de la vie et, durant quelques siècles, de l'activité d'une société agropastorale qui exploita le bois pour les forges : cela a déplacé les équilibres écologiques, favorisant les milieux ouverts, préparant un héritage que nous devons préserver.
La réglementation
Afin de préserver le patrimoine naturel, une réglementation a été mise en place lors de la rédaction de l'arrêté ministériel portant à création de la réserve naturelle.
- Défense de prélever ou de porter atteinte à la faune et la flore (sauf dans le cadre des activités traditionnelles pastorales, de chasse et de cueillette).
- Défense de prélever les minéraux.
- Défense de polluer et de dégrader les écosystèmes (sauf autorisation).
- Défense aux chiens de venir non accompagnés.
- Défense de camper (hors bivouac), sauf autorisation.
- Défense de faire du feu (hors activités agricoles et forestières).
- Défense d'exercer une activité commerciale, industrielle ou minière sur le territoire.
- Défense de circuler en véhicule à moteur et de survoler la réserve à moins de 300 m (sauf ayant droit).