La géologie

Accueil » Le patrimoine » Géologie
les-hauts-haute
Pla de Gourg @ Olivier Salvador

© Olivier Salvador

Pla altitude @ Olivier Salvador

© Olivier Salvador

La chaîne des Pyrénées est un relief d’âge alpin (-40 millions d’années) orienté globalement est-ouest. Elle est constituée de terrains secondaires, mais aussi de vieux terrains recyclés : terrains primaires et anté-primaires. Les terrains primaires et anté-primaires se logent dans une bande étroite, dans l’axe et au cœur de la chaîne : c’est la zone axiale des Pyrénées. Cette zone est plus large à l’est. Elle constitue l’essentiel du département des Pyrénées-Orientales, exceptées : une bande au nord du département, constituée par les calcaires secondaires des Fenouillèdes et des Corbières et la plaine du Roussillon, constituée de sédiments tertiaires et quaternaires.

 

Après la formation des Pyrénées, 3 phénomènes majeurs auraient conduit à la sculpture actuelle du paysage :

 

  • une intense érosion des Pyrénées catalanes à une époque tropicale humide (Miocène inférieur, -20 millions d’années) créant une surface d’aplanissement.
  • un effondrement de la plaine de la Cerdagne et simultanément, un mouvement de surrection mettant en altitude des « plas ».
  • une touche finale donnée par les glaciations du Quaternaire.

La dernière actu sur la Géologie

Les plas d’altitude,

lambeaux de la grande surface d’aplanissement créée au Miocène, sont la grande originalité morphologique des Pyrénées catalanes car ils se cantonnent uniquement dans l’est du massif pyrénéen. Ils constituent en majorité les parties hautes des réserves naturelles catalanes. Ils abritent des écosystèmes spécifiques soumis à des conditions climatiques extrêmes liées au vent et aux froids hivernaux.

Les réserves naturelles catalanes se répartissent sur deux massifs essentiellement composés de terrains primaires : l’ensemble « Carança-Canigou-Albères » et le massif du Madres-Coronat. La réserve naturelle du Mas-Larrieu de part et d’autre de l’embouchure du Tech présente une géologie différente.

Massif du Madres-Coronat

Le massif du Madres-Coronat est constitué de 2 parties séparées par la faille de Mérens. Au nord de la faille, on trouve des schistes de la couverture primaire, recoupés dans la partie haute du Madres par un granit intrusif. Ce sont par exemple les schistes et granits de la réserve naturelle de Nohèdes. Au contact de ces deux roches se développe une belle auréole de métamorphisme (recristallisation des schistes). Au sud de la faille, le massif du Coronat est composé de terrains basiques largement plissés (niveaux carbonatés, dolomitiques, calschisteux).

 

Le versant nord porte une partie de la réserve naturelle de Nohèdes et la totalité de celle de Conat. Son orientation et son importante dénivellation avec la présence de grandes barres rocheuses permettent la présence de l’Alysson des Pyrénées (plante relictuelle des escarpements rocheux froids) et son substrat drainant calcaire est très favorable aux orchidées.

 

Le versant sud du Coronat porte la réserve naturelle de Jujols. Dans sa partie inférieure, on observe à nouveau les schistes rencontrés à Nohèdes. Ils livrent ici d’intéressants restes de fossiles : Trilobites, Bivalves, Encrines. Les affleurements fossilifères sont assez rares dans le secteur. Ils méritent donc une attention particulière.

 

Un des intérêts majeurs des réserves naturelles de Jujols et de Conat réside dans l’utilisation de la pierre par l’homme. Ce sont les schistes qui ont été le plus utilisés, mais aussi une roche connue sous le nom de « marbres griottes ». C’est un calcaire à Goniatites, caractérisé par une matrice argilo-siliceuse rouge sombre, déformée entre des nodules de calcite contenant des fossiles de Goniatite de la fin du Dévonien. Cette pierre très recherchée a été utilisée pour certains monuments.

 

A 100 m en contrebas des limites de Jujols et de Conat, sur la commune de Serdinya, existe un niveau d’une vingtaine de mètres d’épaisseur de cette pierre remarquable. Ce gisement n’est plus exploité depuis plus de 60 ans.

Massif du Madres-Coronat

Massif de « Carança-Canigou-Albères »

Le massif de Carança-Canigou-Albères comprend d’ouest en est les réserves naturelles de la vallée d’Eyne, Nyer, Mantet, Py, Prats de Mollo – La-Preste, la Forêt de la Massane et Cerbère-Banyuls.

 

Il est constitué de terrains métamorphiques. Ce sont majoritairement des granits et des gneiss surmontés par des schistes et des micaschistes avec des intercalations de marbres. ils sont recoupés par de rares terrains magmatiques, tels que les spectaculaires filons de quartz très blancs et massifs qui affleurent en crête entre les réserves naturelles de Prats de Mollo – La-Preste et de Py, et localement dans la réserve naturelle de Py.

 

Les Gorges de Nyer sont d’un intérêt géologique majeur. Elles permettent de découvrir tout un ensemble de roches magmatiques et métamorphiques qui s’intercalent de façon complexe : micaschistes, gneiss, granits, marbres, etc. Egalement en crête de la réserve naturelle de Prats de Mollo – La-Preste existe un gisement de grenats rouge sombre : ce sont les célèbres grenats de Perpignan qui étaient utilisés traditionnellement pour la bijouterie catalane.
Ils sont issus d’un processus de formation original : la métasomatose. Il s’agit de la percolation de fluide chimiquement très riche à travers une roche. Les grenats sont constitués principalement de silice (SiO2), de fer et de calcium (CaO) mais présentent beaucoup d’autres minéralisations.

 

Sur le territoire réglementé des réserves naturelles, les gisements sont protégés, les prélèvements sont interdits. Tout prélèvement à vocation d’inventaire et connaissance scientifique doit faire l’objet d’une demande argumentée d’autorisation. Rens. : RN de Prats de Mollo.

Massif de Carança-Canigou-Albères

Plaine littorale

Située de part et d’autre de l’embouchure du Tech, la réserve naturelle du Mas Larrieu repose exclusivement sur des terrains sédimentaires : couches du Pliocène de l’ancien golfe du Roussillon en profondeur, alluvions littorales du Quaternaire composant le sol et recouvertes par les alluvions limoneuses et caillouteuses du Tech dont les derniers dépôts importants datent de la grande crue de 1940.